En compagnie des observateurs de l'équipe Pégase, j'effectue des observations d'intérêt général pour la communauté scientifique, principalement dédiées aux petits corps du Système solaire.
Je participe au suivi d'alertes Gaia avec William Thuillot. Il s'agit de retrouver des objets du Système solaire observés par le télescope spatial Gaia mais non identifiés comme déjà connus (Gaia-FUN-SSO). Le suivi de la trajectoire de Gaia depuis le sol (Gaia-GBOT) permet aussi la découverte de nombreux nouveaux objets qu'il faut confirmer par de nouvelles observations. Nous recherchons également des géocroiseurs nouvellement détectés et en attente de confirmation (cf. page du MPC ou de NEO Exchange).
Gaia-FUN-SSO en avril 2021 ▿▵Observations avec le T120 de l'Observatoire de Haute Provence (filtre R) et réduites avec le pipeline GBOT.
Nous observons un objet transneptunien « détaché » : 2014 FC72. Son périhélie pourrait avoir été extrait de la région planétaire par le biais d'une résonance avec Neptune [iv], comme expliqué dans cette rubrique.
De nouvelles observations dirigées par William Thuillot et en compagnie d'Anne-Charlotte Perlbarg et Vincent Robert.
Après un an, nous ré-observons l'objet transneptunien « détaché » 2014 FC72. La meilleure connaissance de son orbite permet d'affiner nos modèles de formation et d'évolution du Système solaire.
De nouvelles observations dirigées par William Thuillot. Deux nouveaux géocroiseurs confirmés : 2023 JC4, 2023 JD4. Peu de données à cause du temps très nuageux.
Sept nouveaux géocroiseurs confirmés : 2023 NG1, 2023 NM1, 2023 NS1, 2023 NU1, 2023 NX1, 2023 OM, 2023 OO, et un astéroïde aréocroiseur (c'est-à-dire qui croise l'orbite de Mars) : 2023 OJ.
Nous détectons aussi les géocroiseurs 2023 NL1, 2023 NN1 et 2023 NT1 (confirmés juste avant nos mesures).
Sept nouveaux géocroiseurs confirmés : 2024 JL3, 2024 JP3, 2021 JN10, 2024 JO10, 2024 JO12, 2024 JU14, 2024 JB15, et un astéroïde aréocroiseur : 2024 JJ15. Nous détectons aussi le géocroiseur 2024 JE6 (confirmé juste avant nos mesures).
Nous effectuons un suivi quotidien de l'alerte astrophysique gaia24acn et de quelques astéroïdes géocroiseurs marqués dans la liste de priorités de l'ESA.
Je traque les occultations stellaires d'intérêt scientifique. Il s'agit du passage d'un objet du Système solaire (satellite, astéroïde, objet transneptunien, etc.) devant une étoile. La mesure précise de l'instant de l'occultation et de sa durée permet d'obtenir beaucoup d'informations sur l'objet occultant : sa position précise, sa taille, sa forme, la présence d'un satellite, d'un anneau, d'une atmosphère, etc.
Eurybate en octobre 2022 ▿▵L'astéroïde troyen Eurybate sera survolé par la sonde Lucy de la NASA. Celle-ci a été lancée en 2021 et arrivera à destination en 2027. Une campagne d'observation a été coordonnée par le SwRI pour collecter le maximum d'informations sur les objets qui seront observés par Lucy.
Le 23 octobre 2022, Eurybate est passé devant l'étoile HD 51593 de magnitude 8.7. L'ombre de l'astéroïde a traversé la France de part en part aux environs de 2h05 TU, soit 4h05 heure locale (cf. carte interactive du projet Lucky star). Avec le concours de Gaëlle Saillenfest, j'ai observé le phénomène depuis l'arrondissement de Laon. Le ciel était très couvert mais l'étoile était visible à travers les nuages.
Un premier modèle de forme pour Eurybate a été présenté par Josselin Desmars aux Rencontres du ciel et de l'espace. Le concours de nombreux astronomes professionnels et amateurs dans toute la France a permis d'obtenir seize cordes positives.
C'est le 28ème événement dont l'observation a été coordonnée par le SwRI dans le cadre de la mission Lucy. La liste des occultations passées et à venir est disponible ici.
L'astéroïde troyen Oros sera survolé par la sonde Lucy de la NASA en novembre 2028. En prévision de cet événement, il est nécessaire d'améliorer notre connaissance de l'orbite et de la forme d'Oros.
Le 16 décembre 2022, Oros est passé devant une étoile de magnitude 14.8. L'ombre de l'astéroïde a traversé la France de Strasbourg à Brest aux environs de 1h07 TU, soit 2h07 heure locale (cf. carte du projet Lucky star). Stéfan Renner et moi avons observé le phénomène depuis l'arrondissement de Chartres. La météo était incertaine, avec du vent et de la brume d'altitude. Il faisait -3°C et du givre se formait sur le télescope.
C'est le 29ème événement dont l'observation a été coordonnée par le SwRI dans le cadre de la mission Lucy.
L'astéroïde troyen Polymèle possède une petite lune dont on n'a à ce jour qu'une vague estimation de la taille. La sonde Lucy de la NASA survolera Polymèle et sa lune en septembre 2027. La trajectoire choisie pour Lucy dépend de l'apport scientifique de ses cibles ; il est donc nécessaire de connaître les propriétés de Polymèle et de sa lune avant l'arrivée de Lucy.
En février 2023, une occultation stellaire particulièrement favorable devrait permettre de détecter la lune de Polymèle et calculer son orbite. Une campagne d'observation à grande échelle est organisée par le SwRI. La planification de cette campagne nécessite une connaissance fine de l'orbite de Polymèle, qui peut être apportée par l'observation préalable d'autres occultations.
Le 27 décembre 2022, Polymèle est passé devant une étoile de magnitude 14.4. L'ombre de l'astéroïde a traversé la France de Montpellier à Saint-Malo aux environs de 5h17 TU, soit 6h17 heure locale (cf. carte du projet Lucky star). Stéfan Renner et moi avons observé le phénomène depuis l'arrondissement de Lodève. La météo était bonne en début de nuit mais des nuages sont passés dangereusement proche de l'étoile au moment de l'occultation.
C'est le 30ème événement dont l'observation a été coordonnée par le SwRI dans le cadre de la mission Lucy.
En février 2023, une campagne d'observation à grande échelle a été organisée par le SwRI pour l'observation d'une occultation stellaire par l'astéroïde Polymèle. L'objectif principal était de retrouver la petite lune de Polymèle dont on ne connaît pas encore l'orbite.
Le 4 février 2023, Polymèle est passé devant une étoile de magnitude 13.3. L'ombre de l'astéroïde a traversé l'Espagne aux environs de 1h33 TU, soit 2h33 heure locale (cf. carte du projet Lucky star). Stéfan Renner et moi avons observé le phénomène depuis les environs de Tomelloso. La météo était idéale. Nos observations révèlent le corps central, mais pas trace du satellite !
Quelques minutes après avoir quitté l'Espagne, l'ombre de l'astéroïde a traversé les États-Unis, où une centaine d'observateurs se tenaient prêts avec des instruments professionnels. Le satellite a été détecté par un télescope ! L'analyse des données est en cours pour calculer son orbite.
C'est le 31ème événement dont l'observation a été coordonnée par le SwRI dans le cadre de la mission Lucy.
En juillet 2024, une campagne d'observation a été organisée par Raphaël Lallemand et Josselin Desmars dans le cadre du projet GaiaMoons. Il s'agissait d'observer une occultation stellaire par l'astéroïde (35420) 1998 AG6.
L'objectif principal de cette observation était de confirmer la présence d'une lune en orbite autour de cet astéroïde. En effet, les positions très précises de cet astéroïde mesurées par le télescope spatial Gaia ont révélé une oscillation du photocentre de l'objet qui pourrait être due à une lune (cf. Liberato et al. 2024).
Le 17 juillet 2024, l'astéroïde (35420) 1998 AG6 est passé devant une étoile de magnitude 11.7. L'ombre de l'astéroïde a traversé la France aux environs de 1h38 TU, soit 3h38 heure locale (cf. carte du projet GaiaMoons). Yueh-Ning Lee et moi avons observé le phénomène depuis les environs de Coussay. Les données sont en cours d'analyse par l'équipe du projet GaiaMoons.
Une autre campagne d'observation dans le cadre du projet GaiaMoons. Le 23 octobre 2024, l'astéroïde (5044) Shestaka est passé devant une étoile de magnitude 9.7. L'ombre de l'astéroïde a traversé la France aux environs de 19h00 TU, soit 21h00 heure locale (cf. carte du projet GaiaMoons).
De nombreux observateurs ont participé en France et ailleurs. Le magazine Ciel & Espace était de la partie ! Alain Vienne et moi avons observé le phénomène depuis les environs de Villers-en-Cauchies. Une corde négative pour nous, mais nous avons eu la surprise de capturer un avion pendant l'acquisition des données.
Le grand nombre d'observateurs a permis d'obtenir une bonne idée de la forme et de la taille de l'astéroïde (5044) Shestaka. Pour en savoir plus, voir la lettre d'information n°217 de l'IMCCE.
Je participe aux campagnes d'observation des pluies de météores organisées par Jérémie Vaubaillon et Kevin Baillié. Les météores (ou étoiles filantes) sont produits par la désintégration dans l'atmosphère de grains de matière interplanétaires appelés météoroïdes. Lorsque la Terre passe à travers un courant de météoroïdes, il se produit une pluie d'étoiles filantes. L'observation de ces pluies nous renseigne sur le corps parent des météoroïdes (comète ou astéroïde : notamment sa composition chimique et sa structure interne).
Êta aquarides en mai 2023 ▿▵La pluie des Êta aquarides a été l'occasion de faire de nouvelles expérimentations du programme MALBEC (Meteor Automated Light Balloon Experimental Camera), dont l'objectif est de s'affranchir des conditions météorologiques en observant les météores depuis un ballon stratosphérique.
Kevin Baillié et moi avons fourni les observations témoins de cette expérience. Nous avons observé la même région du ciel depuis le sol avec les caméra MoMet (Mobile Observation of Meteor).